Être des signes d’espoir courageux

Bryan N. Massingale, S.T.D.
 5 de mayo de 2022

Extrait de son intervention pendant le 46ème Chapitre général

 

Espoir

Notre tradition religieuse a une compréhension précieuse de l’espoir à nous transmettre. L’espoir est cette orientation intérieure de l’esprit humain qui le soutient dans sa quête d’un avenir non garanti face à de formidables obstacles.7 L’espoir nous permet de continuer à avancer vers l’avenir lorsque tout ce que nous pouvons voir et expérimenter, ce sont les graves défis à sa réalisation.

Mais nous devons être prudents. « Espoir » n’est pas synonyme d' »optimisme ». L’espoir n’est pas une croyance en un succès inévitable. Après tout, si le succès est garanti, il n’est pas nécessaire de l’espérer. Comme le dit l’essayiste et ancien président tchèque Vaclav Havel, l’espoir « n’est pas la conviction que quelque chose va bien se passer, mais la certitude que quelque chose a un sens, indépendamment de la façon dont cela se passe ».

Pour le dire autrement : L’optimisme est l’état d’esprit selon lequel le bien triomphe toujours du mal, et le plus tôt sera le mieux. Les optimistes croient que les victoires sont peu coûteuses. Optimisme croit aux solutions rapides, aux victoires faciles et aux fins heureuses.

L’espoir est très différent. L’espoir croit que le bien finit par l’emporter sur le mal… mais pas toujours. La victoire finale a souvent un coût terrible ; beaucoup de justes paieront un prix très élevé. Ce type d’espoir s’exprime dans les paroles d’Arthur Falls, un militant afro-américain des droits civiques et membre du Chicago Catholic Worker dans les années 1960 qui, lorsqu’on lui a demandé ce qui lui donnait de l’espoir dans la lutte pour la justice, a répondu : « Quand on travaille pour la justice, on ne perd pas toujours ».

On ne perd pas toujours. C’est l’espérance chrétienne. L’espérance chrétienne est fondée sur la résurrection. La résurrection n’est pas le sauvetage de dernière minute de Jésus ; ce n’est pas une échappée de justesse de la mort ou un frôlement de la tragédie. Jésus est mort. Point final. Le bien n’a pas prévalu le vendredi saint. La résurrection, c’est ce que Dieu peut faire surgir de la tragédie, de l’échec et de la mort.

L’espérance nous soutient dans la mort qui est nécessaire pour ressusciter à une vie nouvelle. Un chapitre général marque un nouveau moment dans la vie des Frères. Mais pour répondre à l’appel à aller vers de nouveaux lieux, pour répondre à la charge donnée à Pierre dans l’évangile de dimanche dernier  » qu’un autre vous conduira là où vous ne voudriez pas aller  » (Jean 21), vous avez besoin d’espérance. Il y a un risque à aller à la périphérie. Il y a un risque à créer de nouvelles structures, de nouvelles façons de vivre et de penser. Vous devez renoncer aux anciennes choses. L’espoir de résurrection nous soutient là où l’optimisme facile nous fait défaut. L’espérance de résurrection nous 39 permet de risquer de nouvelles compréhensions de la vie religieuse en sachant que l’échec humain n’est pas la fin, mais le prélude à des possibilités qui dépassent notre capacité à… rêve. La résurrection est la base de notre espérance.

L’espoir vient de la prise de conscience que nous faisons partie d’une « course de relais », de la tradition des chercheurs de justice. Vous n’êtes qu’un élément d’une chaîne de Frères, une tradition qui a commencé il y a plus de 340 ans. Vous héritez du bâton de ceux qui vous ont précédés. Nous faisons notre part, en parcourant notre portion de la course, en apportant notre contribution, et rien de plus. Nous ne franchirons peut-être pas la ligne d’arrivée. Nous ne serons probablement pas les coureurs qui briseront le ruban. Nous ne verrons peut-être pas l’avenir auquel nous aspirons et au nom duquel nous agissons. Et pourtant, nous agissons maintenant pour le bien de ceux qui ont couru avant nous et de ceux qui viendront après nous. Nous faisons notre part de la course, nous faisons notre part, puis nous faisons confiance à ceux qui viendront après nous. C’est ça l’espoir.

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(FR)-F. Bryan Massdingale- ÊTRE DES SIGNES D’ESPOIR COURAGEUX